Le dauphin

Il y a ses petits rires de dauphin qui nous appelle le matin quand elle est réveillée … Déjà plus de 5 mois, 5 mois et 6 jours plus exactement que cette histoire a commencé. Ça prend aux tripes, ça donne le vertige. L’amour je le connaissais, par chance j’en connaissais plusieurs de ses formes. Mais celui-ci, il est au dessus de tout. Y’a pas plus grand, plus vertigineux. Je savais. Je savais que cet instinct maternel que l’on a parfois – ou pas d’ailleurs – je savais que moi je l’avais.

L’amour avant même de la connaître, ça m’a enveloppé tout au long de ma grossesse et ça a continué une fois qu’elle était dans mes bras. Mon corps tout entier a su dés qu’elle était là et moi je l’ai aimée à la seconde où elle s’est nichée au creux de moi. Je savoure chaque seconde de cette nouvelle vie, aussi magique et éprouvante soit-elle, parce que oui j’aime à le dire et le rappeler les jours sans je partage certainement moins / rien mais il y en a aussi. Comme toute aventure et c’est tout à fait normal je crois, rien n’est linéaire, tout change si vite …

Mais une chose est certaine si cette enfant avait un mot pour la représenter ce serait celui-ci, « amour » celui avec un grand A. C’est cliché mais tellement vrai. Et c’est cet amour qui rend tout plus doux, une nuit trop courte, hachée et en un sourire le lendemain matin tout est oublié.

C’est cet amour qui fait que, même les jours où je suis épuisée, où mes bras sont lourds et mon esprit embrumé, je me sens comblée. Parce que l’amour d’un enfant, c’est brut, pur, sans détour. C’est un amour qui ne demande rien et qui pourtant donne tout. Il y a ces moments suspendus, quand elle s’endort contre moi, sa petite main accrochée à mon pull comme si j’étais son ancre, son repère. Il y a son regard, profond et curieux, qui cherche à comprendre le monde, et moi, en retour, qui cherche à tout rendre plus beau pour elle comme j’ai toujours essayé de le faire pour moi.

Et puis il y a aussi les premières fois, celles qui nous bouleversent sans qu’on s’y attende : son premier éclat de rire, sa première sortie en poussette de grande, la première fois qu’elle a presque prononcé un maman sans pour autant que ça en soit réellement un car bien trop petite encore pour ça, autant de petits instants qui s’impriment en moi, comme des trésors.

Bien sûr, il y a des jours où le manque de sommeil pèse, où les doutes s’invitent, où je me demande si je fais tout comme il faut. Mais au fond, je crois que la seule chose qui compte, c’est qu’elle sache qu’elle est aimée. Que quoi qu’il arrive, elle aura toujours un refuge en moi, en nous avec son papa.

Alors je savoure. Je savoure ces matins où elle nous réveille avec ses rires cristallins, ces fins de journée souvent un peu mouvementées mais où elle finit toujours par s’endormir paisiblement contre moi avant que je ne la glisse dans son lit, ces moments de peau à peau où plus rien d’autre ne compte. Parce que je sais que tout passe, que tout file à une vitesse folle. J’étais longuement agacée quand on me le disait avant qu’elle soit née mais c’est pourtant si vrai … Parce que je sais qu’un jour, je repenserai à ces instants avec une douce nostalgie, en me demandant comment le temps a pu s’échapper si vite.

Mais pour l’instant, elle est là, contre moi, et je veux juste retenir cet instant. Juste un peu plus longtemps.

Sur ces pensées je vous embrasse, tendrement.

Photo par Julie

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